Sous les pavés la plage et le leurre qui nage dans les
espoirs trahis
Nous conduis-tu ou
nous éconduis-tu quand nous palabrons à bâton rompu sur ce que nous
croyons être des préceptes ?
Il est interdit d’interdire.
Soit !
Alors on a parlé, crié, hurlé même quelquefois
Discuté, dialogué, tout dit, tout pensé, tout dénigré
Rire de tout, tout soutenir depuis notre canapé
L’humain au centre …
Le nombril Roi !
Il est interdit d’interdire …
C’est qu’on nous a dit et ça nous a fait rire
La liberté a un prix ; ça on ne nous l’avait pas dit …
Le prix de l’oubli.
Soutenir
le passant qui trébuche,
La
vieille dame isolée qui compte chaque sou,
La
femme qui sort tard de chez elle pour gagner le repas du petit qu’elle laisse
seul quelques heures ou toute la nuit,
Le
migrant, funambule glacé, errant affamé entre deux sommets enneigés, ou se noyant en Méditerranée
L’enfant
sale parce que l’eau a été coupée,
L’adolescent
paumé choisissant des voies mortifères,
Le
paysan qui se suicide…
On est libre de se taire, de fermer les yeux, de se cloîtrer
dans des résidences surveillées
Libres de se méfier de tous et surtout de chacun
Libre de se faire insulter
Libre de détester
Libre de regarder la télé
La liste des libertés est
longue, c’est vrai
Libre de porter des œillères et
même des muselières
Car cette liberté nouvelle et printanière, cette liberté arrogante
et friquée, gagnée sur les pavés de notre capitale, nous permet de nous
dédouaner de toute aide de proximité, celle qu’auparavant on nommait
compassion, devenue désormais dérision
On ne l’a pas vu, pas entendu, pas cru ce qui allait nous
arriver
Certains ont pris du galon pour passer aux informations
D’autres des habits de gala pour chanter dans les médias
Les plus pauvres des crampons pour faire les fanfarons
Et la majorité est restée là, seule, immobile, poussée vers
les villes, libre mais se croyant inutile, ne sachant plus vraiment quel
discours écouter.
Alors on a parlé, crié, hurlé même quelquefois
On a débattu, on s’est débattu
Discuté, dialogué, tout dit, tout pensé, tout dénigré
On a voté, on a été dégouté, on a renoncé à voter
Rien n’a changé
Odyssée de la liberté as-tu compris ce qui nous
attendait ?
As-tu cru un instant que tout se jouait là
Dans la rue
Sur les pavés
Dans nos discussions, nos débats, nos manifestations
As-tu saisi l’insaisissable et peut-être l’irrémédiable ?
On
flotte …
Sous
les pavés la plage et le leurre permanent qui nage dans les espoirs trahis de
la liberté consommée …
On peut parler de liberté flottante ?
RépondreSupprimerJe ne sais pas ... La liberté est sacrée et sacrément compliquée à définir, contenir, épanouir !!! ;-)
SupprimerLa liberté dérive sur la mer houleuse de temps incertains, déboussolée par les cris menaçants des totalitaeismes et égoïsmes de tout poil. Jusqu'à quand pourrons-nous maintenir notre gouvernail ?
RépondreSupprimer