Il était chercheur d’or et moi chercheuse de cœurs
Nous rêvions
Nos rires étaient d'argent et nos sommeils vivants, vivants
d'amour
Et quand il faisait froid, je lui parlais des mers de diamants
étincelants que les prés et les champs nous offraient
Et il riait, pressé de remettre les pieds dans l’eau vive pour
m’éclabousser
On chantait la lumière à l'unisson, en toute saison
Lui me parlait de rivière, de torrent
Moi, je fredonnais des airs légers et enivrants comme les
petits flocons qui tombent lentement quand souffle la bise l’hiver
C'est la
faute au pylône s'il n'a pas eu le temps de trouver des pépites
J’ai cherché longtemps dans des songes, dans des rêves
troublants ce qui pouvait expliquer l'inexplicable, la perte, l'effroi,
l'obscurité, le néant
Comme j'aimais le froid, je me suis réfugiée dans des contrées
glacées, scintillantes et lumineuses pour souffler, me reposer et cesser cette
quête éperdue
C’est ainsi que tout a commencé
Je n'ai rien oublié
Le flou des souvenirs m’a transportée vers des lieux calmes et
silencieux
Les traces sont apparues, les unes après les autres
Au début, ça me troublait
C’était comme si je feuilletais un album photo aux pages abimées,
échouées sur le sable mouvant des souvenirs qui flottent
Je me noyais
Je survivais pourtant et atteignais un rivage glacé sur lequel j’ai pu me poser, tel un radeau qui dérive et se jette sur un rocher
La mer sépia ouvrait sa profondeur et s’évaporait sans un mot dans un tourbillon qui soudain ne bougeait plus
Je reprenais mes esprits et j'avançais en flottant
De vagues en vagues, bercée, tout doucement, j'ai pu me recueillir, oui, vieillir, aimer, accueillir ces remontées d’images et de frissons mouillés et salés
Je suis devenue heureuse, malgré tout
Il était chercheur d’or et moi chercheuse de cœurs
J’avance encore ; ma cadence se fait lente, langoureuse, précieuse
Je suis amoureuse à
tout jamais…
Annick SB janvier 2025
A tout toujours
RépondreSupprimerGrand amour
D'or ou de coeur
C'est le bonheur
Merci Annick
Bonne et heureuse année 2025.