Je l’ai cherchée longtemps sur les sentiers des vacances,
dans des rêves éveillés, dans des conversations animées, dans des albums
photos, dans des souvenirs, dans tout ce qui fait que la vie est ce qu’elle
est.
Je voulais que ça soit simple, un chemin, quelques arbres,
des prés.
J’ai tant rêvé de ça : la simplicité d’une vie loin de
tout artifice, où l’herbe serait herbe, et la terre mouillée.
Je voulais la nature, les fleurs, les oiseaux, le ciel et puis le bois.
Des bûches, des troncs, le parfum du sapin, le craquement
des brindilles que l’on casse pour les rendre fagots, les nids, le gui, les fourmis,
je voulais tout ça.
Je rêvais du parfum de l’enfance.
Je rêvais de calme et de repos, de communion.
Je rêvais d’une maison, d’un ruisseau, d’un chemin.
J’entendais les troupeaux et les sifflets de tous les
bergers de la terre.
Ils venaient à ma rencontre se réchauffer près de l’âtre
après la journée de labeur .
Faire craquer des châtaignes, partager le pain et le vin.
Conter la vie.
Chanter les rêves.
Rire et recommencer.
Je voyais leurs mains, leurs chiens, leurs chemises à
carreaux, leurs bretelles et la sacoche du casse-croûte, je voyais tout ça.
J’ai
espéré, prié, cherché, attendu …
Je voulais le calme, le repos mais je vais vous faire une
confidence, je souhaitais aussi, un peu, un tout petit peu, l’élan du départ,
du voyage, la distance, l’oubli.
Je crois que c’est à cause de ça que rien n’a été possible.
J’ai eu tort de laisser entrer la réalité dans mes pensées.
Je me suis égarée.
Le vent étant mon ami j’imaginais des moulins.
Les bourrasques des années m’ont jetée hélas contre leurs pierres
grises.
Les ailes ont tourné comme le temps qu’il fait et j’ai
perdu le contrôle.
Je ne me suis pas méfiée.
Tout a changé.
Je suis passée de la garrigue à la mer, de la mer à la
ville, des vagues au béton.
La campagne s’est éloignée, éloignée pour ne devenir qu’un
mirage.
La terre n’a pas voulu de moi, à moins que ce soit moi qui
n’ai pas voulu d’elle.
J’ai
espéré, prié, cherché, attendu …
Mes idées s’embrouillent un peu maintenant.
Mais vous me connaissez, je ne me suis jamais résignée à
quoi que ce soit et le renoncement ne fait pas partie de mon vocabulaire.
J’ai retrouvé ma boussole, un porte-plume, un encrier et le
désir de recommencer.
La terre m’appelle, le ciel me protège.
Cette maison m’imagine ; je le sais, je le sens.
J’espère,
je prie, je cherche, j’attends …
Annick
SB mars 2018
A mon tour de découvrir votre univers.
RépondreSupprimerJ'aime la poésie et j'arrive sur ce superbe texte.
Les cailloux, les pierres, le moulin... finalement nos 2 univers ne sont pas si éloignés l'un de l'autre.
Bonne soirée
Merci beaucoup Santounette et à bientôt sur nos deux univers !
SupprimerTrès joli texte, j'aime beaucoup cette poésie
RépondreSupprimerMerci mon amie !!!
SupprimerL'écriture est une boussole. Dès que l'on se perd, hop ! Ça ne guérit pas, ça ne change rien, mais c'est nécessaire pour nous. Je me suis "retrouvée" dans la conclusion de ce texte. Bravo.
RépondreSupprimerMerci pour ton passage ! Oui quelquefois l'écriture est une boussole ; et perso j'aime beaucoup ça !!! ;-)
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