Auguste Renoir
Pose ton verre
Regarde-moi dans le blanc des yeux
Ne touche pas à son petit cœur, pas encore, attends, attends
encore un peu, s’il te plait
Pour elle la cavalcade des émotions passée n’est pas interrompue
Elle n’a pas su
Cet hiver elle a eu froid
Faim aussi de ce désir de toi
Mais elle est encore accrochée à des lanières invisibles et
incisives faites de soie et de haillons
Ecoute-moi, s’ il te plait, écoute-moi
Pose ton verre, attends
Tu le sais toi que l’amour, ce sempiternel face à face soulève les écorces qui nous
protègent !
La sens-tu prête ?
Oublie ton échelle de valeurs ?
Pourquoi la juges-tu hâtivement ?
Quand elle mange ses frites avec les doigts, ne sens-tu pas
une douce provocation ?
La même que quand elle crie, hurle, pleure, rit ….
Si j’osais l’anaphore je débuterais des strophes entières
par « Attends !»
Attends, attends encore un peu ; son cœur est comme un
chêne solitaire qui a pris un coup de foudre un soir d’orage
Sa tête est devenue une passoire de rengaines
Pose ton verre, sois patient, écarte le rideau de la
fenêtre
Tu vois, dehors tout est encore blanc et tes baisers déjà
déposent sur son cœur des empreintes de rêve …
Annick
SB mars 2018
Consigne d'écriture de Treize à la douzaine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ecrire un commentaire