Secrets...




Dans le silence blanc d’un automne enneigé par une nuit soudainement très fraîche,
Alors que nul écho ne pouvait la troubler,
Sur une branche, je vis, au petit matin, telle une marionnette, une toile d’araignée que le lent balancement du vent ne semblait pas gêner.
Le parfum du froid agitait mes narines avides et camouflées.
Mes pas crissaient.
Je souriais.
J’étais bien, seule, dans l’écoute paisible du vent qui faisait se mouvoir les particules glacées, tourbillonnant lentement puis plus vite, telles des virgules de soie givrées qui dansaient.
Le bruit était imperceptible, ténu et prenait pourtant la permission de me livrer ses secrets.
Il m’a semblé entendre le chant de ce verset : 
 
Le vent souffle où il veut et tu entends le bruit, mais tu ne sais d’où il vient ni où il va. Il en est de même de l’Esprit.”

Cette dentelle bougeait sous mes yeux sans se froisser.
Ce tourbillon de froid, que rien ne pouvait altérer tissait en mon cœur le bien-être douillet que j’étais venu chercher.
La nature était majesté ; reine d’une heure, d’une matinée et j’avalais ces bouffées de froid comme des dragées.
Sur la route, personne.
Les gens d’ici, habitués, étaient restés devant leurs cheminées, leurs poêles à granulés.
Et moi, novice, seule, heureuse et motivée comme une jeune mariée, je partais photographier dans cette ambiance glacée, 
un arrosoir gelé, 
un oiseau affamé, 
une branche habillée, 
une baie rouge-orangée criant sa beauté dans l’immensité immaculée.
Sans oublier, bien sûr, cette toile d’araignée étrangement rescapée qui semblait me fixer. 
 
Le vent n’était pas chafouin, juste présent, vivant, dansant.
J’étais bien …
Ah ! Quel délice d’appréhender enfin la nature apaisée, d’écarquiller les yeux sur tant de beauté et de sentir le vent, ami, me souffler les secrets que mon cœur attendait.


Annick SB
Consigne d'écriture - Liste 22 - chez Treize à la douzaine : Clic !  

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