Le récit assyrien du déluge : Clic ! |
Il était une fois, une fée qui s’appelait la fée Carabosse.
Tout le monde a entendu parler au moins une fois dans sa vie
de la fée Carabosse capable de fabriquer et de prescrire des potions très, très
spéciales.
Mais qui pourrait dire spontanément de quel pays elle vient ;
personne !
Car la fée Carabosse n’existe pas !
Pas plus que la fée Chocolat reine de la pâtisserie-plaisir
!
…
Moi je veux parler d’une autre fée dont je tairais le nom.
J’entends déjà certains demander :
« Par peur ou par pudeur ? »
Et je leur réponds :
« Par respect. »
Car oui, le respect existe encore, que vous ayez ou non du mal
à le rencontrer ici-bas.
Il n’y a rien de plus précieux que le respect.
Certains sont broyés par la vie, deviennent fous et dégustent,
vraiment, au fil du temps, je le sais bien.
D’autres ont plus de chance ; il fait chaud dans leur cœur
et la douceur des câlins y est pour quelque chose, bien sûr.
D’autres encore passent leur vie à chercher des réponses et
des faits dans des bribes du passé.
Sait-on, quand on évoque leur vie, quel chemin ils ont
emprunté, d’où ils viennent, où ils vont ?
Que nenni !
Seules des tranches de vie remontent à la surface.
On n’aura jamais assez de temps pour dire l’autre, pour
expliquer, pour raconter.
On l’imagine bien souvent et la réalité se met au second plan.
…
Il était une fois une petite fée dont je tairais le nom, mais
dont je connais les pas et la destination.
Elle vivait dans un pays du Sud.
Je ne sais plus très bien à quel endroit précis elle était née,
un soir d’hiver, quand le ciel était très noir.
Ses parents voyageaient et passaient les frontières sableuses,
heures après heures, jour après jour, s’arrêtant sur les marchés et reprenant
route rapidement.
Ils étaient marchands et transportaient des cabosses, des
ananas, des dattes et des bananes dans de grands paniers.
Les ânes qui leur servaient de véhicule avançaient lentement
et la petite fée, tenait la bride du dernier, son chouchou, sous le regard
attendri de sa maman qui jusqu’à présent n’avait enfanté que de petits garnements.
Enfin, c’est ce qu’elle disait pour les faire râler !
Un soir, arrivée près d’un puits pour faire boire les bêtes et
se désaltérer, la fée trouva une tablette de pierre sur laquelle était gravée
des inscriptions sibyllines. C’était la première fois qu’elle trouvait quelque
chose de si gros, de si lourd.
Elle la cacha péniblement sous sa tunique, persuadée que c’était
un don du ciel.
Elle ne savait pas très bien s’il fallait confier ce trésor suranné
à un adulte et décida de ne rien dire pendant quelques jours.
Mais, l’emballage de tissu craqua un matin, la tunique se
déchira, et elle vit la tablette se casser à ses pieds en morceaux distincts.
Elle versa quelques larmes mais ramassa les morceaux à la
hâte.
Sa mère, qui était attentive à ses moindres gestes, vit toute
la scène et s’approcha de l’enfant.
« Ma petite fée chérie, que se passe-t-il ? Pourquoi ces
larmes, qui laissent une trace blanche sur ta peau chocolat ? »
La fillette ne sût quoi répondre.
La mère poursuivit :
« J’ai bien vu que tu cachais quelque chose sous ta
tunique, quelque chose de lourd ; c’est quoi ? Tu ne veux pas m’en
parler, me montrer ? »
La petite fée fondit en larmes et sortit les morceaux pour les
tendre à sa maman.
Sa mère qui n’était ni fée ni sorcière décida de les garder et
promit à sa petite fée de les réparer.
Les jours passaient et le déplacement était de plus en plus
pénible ; le vent soufflait, le sable brûlait la peau.
Un soir, contre toute attente, la pluie se mit à tomber, à
tomber de plus en plus fort, créant des lits d’eau dans le sable, créant des
torrents de boue.
Toute la famille eut peur bien sûr d’être engloutie ; la
nature parfois angoisse et peut, dans le même temps, émerveiller.
Tous réussirent à se cacher derrière un gros rocher pour
attendre la fin du déluge.
C’est ce moment que choisit la maman pour sortir les morceaux
de pierres d’un sac, essayant de reconstituer calmement la tablette.
Au fur et à mesure que les pièces s’emboitaient, le ciel s’éclaircissait,
les éclairs cessaient et le soleil réapparaissait.
Personne ce soir-là ne réussit à remettre les fragments dans
le bon ordre.
Manque de patience, morceau égaré ?
Qui le sait ?
Sitôt le déluge terminé, la famille repris sa route, posant au
pied du rocher les morceaux brisés que personne n’avait réussi à reconstituer.
La petite fée ne put toutefois s’empêcher d’en garder un bout,
un tout petit bout qu’elle tint caché dans un des paniers.
…
C’est pour cette raison, que les archéologues, n’ont jamais
totalement terminé la reconstitution du passé et cherchent encore la vérité en respectant les fragments du passé…
Annick SB février 2021
Thème d'écriture chez Emilie : Clic !
Bonjour Annick. C'est un très joli conte que j'ai pris plaisir à lire. Bonne journée
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! J'ai pris grand plaisir à l'écrire ;-)
SupprimerHé bien quelle histoire !!!!!!! On se laisse prendre dès le début j'avais envie de savoir la fin.
RépondreSupprimerLe mien sera publié samedi.....
On a une super journée plein de soleil !
Super journée ensoleillée ici aussi !
SupprimerBonne aprèm !
Bonsoir Annick : Très belle histoire qui nous pousse irrésistiblement vers la fin pour en connaître le dénouement. Merci de votre passage chez Canardjaune. La décrue de la Charente s'amorce très lentement. Les berges sont encore bien inondées. Bonne soirée .
RépondreSupprimerMerci à vous et bonne décrue...
Supprimerah! chouette! ça donne envie de lire les textes assyriens :-)
RépondreSupprimerça ne doit pas être très simple !!! ;-)
SupprimerQuel beau texte !
RépondreSupprimerAh, enfin mon commentaire a fonctionné !
SupprimerLydia (blog : https://promenadesculturelles2.wordpress.com)
Merci et bon w end !
SupprimerBonjour Annick,
RépondreSupprimerLa chute est trop chou !!!
Merci beaucoup pour ta participation
Merci à toi pour cette récolte !
SupprimerBeaucoup de plaisir à y participer !
à bientôt donc ...
Quel beau texte ! Après la neige des Carpates, tu nous entraînes dans le sud au soleil ! Bon weekend !
RépondreSupprimerVoilà un bien joli conte !
RépondreSupprimerQuelle belle histoire ! Je me suis retrouvée comme une enfant devant ce joli conte. Avide de connaître la fin et pas pressée que le récit s'achève. Il faudra que je m'en souvienne pour la raconter à mon petit-fils...entre deux séquences de console vidéo !!!
RépondreSupprimerMais il écoute encore sa mamie, il faut que j'en profite tant qu'il est temps !