@ Deon van Zyl |
Pendant que certains de mes amis osent
des commentaires d’antiquaire sur les meubles du musée, du resto ou même de
leur voisin, parlant de l’époque du bois, de la marqueterie démodée ou moderne,
moi, inlassablement j’observe les rideaux de ces pièces et je me souviens…
Car ils m’ont offert toute la vie
nombre d’anecdotes mémorables !
Quand ces mêmes amis, dans les
temps où les voyages étaient encore permis, vantaient les mérites des palmiers,
exhibant leurs photos de vacances, moi je faisais la moue ; je déteste les
palmiers ; j’ai toujours détesté les palmiers. Ils trônaient immobiles sur
les doubles rideaux de la salle à manger de mes parents et j’aurais préféré y voir des
fleurs comme chez mes amies…
Quand mes jeunes collègues
fermaient complétement les stores des fenêtres de classe au mois de juin, rendant
l’air encore plus irrespirable qu’un hammam et étant obligé d’allumer les
néons, je repensais aux larges rideaux que nous avions le droit de tirer à tour
de rôle dans les salles de classe de mon enfance et qui eux ne nous mettaient
pas dans le noir…
Quand le vague à l’âme me prend
en songeant aux anciens du quartier, disparus depuis si longtemps, je vois les épais rideaux de velours noir annonçant à la vue de tous les deuils du moment…
J’ai décidé aujourd’hui de
prendre un thé au salon « chez Maminette » (les chats y sont admis –
et les petits fours exquis.)
Je voulais écrire des cartes de vœux à quelques amis lointains mais voilà que les rideaux, changés il y a peu, dignes d’un théâtre, m’ont rappelée d’autres souvenirs. Une fois de plus, je vais me concentrer secrètement sur l’étoffe pour faire rejaillir en croquant mon biscuit un autre souvenir de velours ou de soie …
Annick
SB janvier 2021
Consigne d'écriture chez Brickabook : Clic !
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